samedi 28 février 2009

Published samedi, février 28, 2009 by with 0 comment

Le monde est un rêve

Comment transcender les rêves.


Comment être conscient pendant les rêves.
Technique I
par Osho Rajneesh - le livre des secrets


On m'a posé une question, "pourriez-vous nous expliquer quels sont les autres moyens qui pourraient nous aider à être conscients pendant que nous rêvons?"

Voilà une question importante pour tous ceux que la méditation intéresse. Parce que la méditation est, en réalité, la transcendance du processus du rêve. Nous rêvons continuellement – non seulement la nuit, non seulement quand nous sommes endormis. Nous rêvons toute la journée. Voilà ce qu'il faut d'abord comprendre. Nous rêvons même lorsque nous sommes éveillés.

Fermez les yeux à n'importe quel moment de la journée. Détendez-vous et vous verrez apparaître les rêves. Car ils ne disparaissent jamais. Ils sont simplement supprimés par nos activités quotidiennes. Comme les étoiles pendant la journée. Vous ne pouvez pas les voir, mais elles sont quand même là. Nous ne voyons pas uniquement parce que la lumière du jour nous en empêche.

Si vous descendez dans un puits profond, alors, vous pourrez voir les étoiles même pendant la journée. Il faut une certaine obscurité pour voir les étoiles. Mais elles sont toujours là. La nuit, vous les voyez facilement. Le jour, vous ne pouvez pas les voir parce que le soleil fait obstacle.

C'est également vrai avec les rêves. Vous ne rêvez pas uniquement lorsque vous êtes endormis. Mais vous percevez plus facilement les rêves pendant le sommeil, parce que, alors, les activités quotidiennes ne les obscurcissent plus. Vous pouvez donc voir et sentir cette activité intérieure. Quand vous vous levez, le matin, elle se poursuit en vous, et il en est de même toute la journée, pendant que vous vaquez à vos activités.

Asseyez-vous dans un fauteuil, fermez les yeux, détendez-vous, et brusquement, les rêves seront là. Les étoiles sont là, elles ne se sont pas envolées ailleurs. Les rêves sont toujours là. Leur activité est continuelle.

D'autre part, puisque les rêves se poursuivent tout le temps, on ne peut pas dire qu'on est totalement réveillé. On est simplement plus profondément endormi la nuit que le jour. La différence entre ce qu'on appelle l'éveil et le sommeil est relative.

Vous n'êtes pas vraiment éveillé puisque vous rêvez. Comme les rêves forment une sorte de pellicule sur la conscience, une sorte de fumée qui vous entoure, vous ne pouvez être vraiment réveillé que si vous ne rêvez pas. (…)

Ainsi, la nuit, vous êtes simplement un peu plus profondément endormi que le jour. Voilà ce qu'il faut essayer de comprendre. Qu'est-ce que cela signifie? Pourquoi Gurdjieff a-t-il dit, lui aussi, que "l'homme est en quelque sorte endormi?".

Vous ne savez pas qui vous êtes, vous ne vous en souvenez pas. Vous savez qui vous êtes? Si vous rencontriez une personne dans la rue, que vous lui demandiez qui elle est, et qu'elle ne puisse pas vous répondre, que penseriez-vous d'elle? Vous penserez soit que c'est un fou, soit que c'est un drogué, soit que cette personne est endormie. Sur la voie spirituelle, tout le monde est comme cela. On ne peut pas dire qui l'on est.

Voilà la première signification des paroles de Gurdjieff, Jésus ou Bouddha. Vous n'êtes pas conscient de vous-même. Vous ne vous connaissez pas. Vous ne vous êtes jamais rencontré. Vous connaissez beaucoup de choses dans le domaine de l'objet, mais vous ne savez rien de celui du sujet. Vous vivez comme on va au cinéma. Sur l'écran, le film passe et vous êtes tellement absorbé par le film, l'histoire, ce qui apparaît sur l'écran, que si quelqu'un vous demande qui vous êtes, vous ne trouvez rien à répondre.

Le rêve est un film –et seulement un film! C'est le reflet du monde dans le mental. Le monde se reflète dans le miroir mental. Voilà ce qu'est le rêve. Et vous êtes si profondément absorbé dans ce rêve, vous vous identifiez tellement à lui, que vous avez complètement oublié qui vous êtes. Vous êtes "endormi". Le rêveur est perdu dans son rêve. Vous voyez tout, à l'exception de vous-même; vous sentez tout, à l'exception de vous-même; vous connaissez tout, à l'exception de vous-même. Cette ignorance de soi, c'est le sommeil. Si le rêve ne cesse pas totalement, vous ne pouvez pas vous éveiller à vous-même. (…)

Ces rêves, ce sommeil profond dans lequel nous sommes plongés, comment peut-on le transcender? La question est très importante: "Quels sont les autres moyens qui pourraient nous aider à être conscient pendant que nous rêvons?". Je vais vous parler de deux autres méthodes. (…)

La première consiste à agir, à se comporter, comme si le monde tout entier n'était qu'un rêve. Quoi que vous fassiez, rappelez-vous que ce n'est qu'un rêve. Si vous mangez, pensez que c'est un rêve. Si vous marchez, pensez que c'est un rêve. Pensez continuellement, lorsque vous êtes éveillé, que tout n'est qu'un rêve. Pensez que le monde est maya, une illusion, un rêve, comme Shankara l'a dit.

Quand on a traduit Shankara en anglais, allemand, en français, on l'a pris pour un philosophe. Ce qui a créé de nombreux malentendus. En Occident, il y a des philosophes –Berkeley, par exemple– qui ont dit que le monde n'était qu'un rêve, qu'une projection de l'esprit. Mais ce sont des théories philosophiques. Berkeley l'a proposé comme une hypothèse.

Quand Shankara dit que le monde est un rêve, ce n'est pas une théorie philosophique. C'est une aide, c'est un soutien, pour un certain type de méditation. Si vous voulez prendre conscience que vos rêves, quand vous dormez, ne sont que des rêves, il faut commencer par penser que ce que, d'habitude, vous appelez la réalité, quand vous êtes éveillé, n'est qu'un rêve aussi. En ce moment, quand vous rêvez, vous croyez que c'est la réalité.

Et pourquoi pensez-vous que c'est la réalité? Parce que, pendant la journée, vous pensez que tout est réalité. C'est une attitude qui est fixée en vous. Vous avez pris un bain, pendant la journée: c'était réel. Vous avez mangé: c'était réel. Vous avez parlé à un ami: c'était réel. Toute la journée, toute la vie, quoi que vous fassiez, vous pensez que c'est réel. C'est une attitude fixée dans votre esprit.

Ainsi, quand vous rêvez, la nuit, cette attitude continue de fonctionner. Vous pensez que c'est réel. Alors, analysons d'abord cela. Il doit y avoir une ressemblance entre le rêve et la réalité, sinon, il vous serait difficile de garder cette attitude.

Je vous regarde, je vous vois. Puis je ferme les yeux, je m'enfonce dans le rêve, et je vous vois dans mon rêve. Dans ces deux façons de voir, il n'y a pas de différence. Quand je vous vois vraiment, que se passe-t-il? Votre image se reflète dans mes yeux. Je ne VOUS vois pas. Votre image se reflète dans mes yeux, puis elle passe par de mystérieuses transformations, que la science n'a pas encore définies exactement. L'image subit une transformation chimique, puis est véhiculée jusqu'à la tête. Mais la science n'est pas encore capable de dire exactement où, comment et quand, cette transformation se produit. Les yeux ne sont que des fenêtres. Je ne vous vois pas avec mes yeux, je vous vois par l'intermédiaire de mes yeux.

Votre image se reflète dans mes yeux. Vous pouvez n'être qu'une image, vous pouvez être la réalité, vous pouvez être un rêve. Le rêve est tridimensionnel. Une image, une photo, est à deux dimensions. C'est ainsi que je reconnais que c'est une image. Le rêve est tridimensionnel, aussi quand vous apparaissez dans mon rêve, vous êtes exactement comme vous êtes dans la réalité. Et les yeux ne peuvent pas faire la différence entre ce qui est réel et ce qui ne l'est pas. Il n'y a, pour eux, aucun moyen de juger de la différence. Les yeux ne sont pas juges.

Puis l'image est transformée en ondes chimiques. Ces ondes chimiques sont des ondes électriques qui atteignent un endroit, quelque part, dans la tête. On ne connaît toujours pas le point où les yeux entrent en contact avec la surface vue. Des ondes m'atteignent, puis elles sont décodées par les yeux. Puis mon esprit les décode à nouveau. C'est ainsi que cela se passe.

Je suis toujours à l'intérieur, et vous êtes toujours à l'extérieur. La rencontre est impossible. Alors, il m'est impossible de juger si vous êtes réel ou si vous n'êtes qu'un rêve. A cet instant même, je n'ai aucun moyen de juger si je suis en train de rêver ou si vous êtes réellement là.

Vous qui m'écoutez, comment pouvez-vous savoir si vous m'écoutez vraiment –si vous ne rêvez pas? Vous n'avez aucun moyen de le savoir. Ce n'est qu'une attitude adoptée: ce que vous voyez est réel –et cette attitude ne change pas pendant que vous dormez. Si bien que, lorsque vous rêvez, vous prenez vos rêves pour la réalité.

Essayez de faire le contraire. Voilà ce que dit Shankara. Pensez que le monde tout entier n'est qu'une illusion, que le monde tout entier est un rêve. Mais nous ne sommes pas très intelligents. Si Shankara dit que le monde n'est qu'un rêve, nous répondons alors, "si le monde n'est qu'un rêve, à quoi bon manger? Eh bien, ne mangez pas! Mais rappelez-vous que si vous avez faim, ce n'est qu'un rêve également. Ou bien mangez, et quand vous avez l'impression que vous avez trop mangé, rappelez-vous que ce n'est qu'un rêve.

Shankara ne dit pas qu'il faut transformer le rêve. Parce que l'effort déployé pour transformer le rêve est encore une fois faussement fondé sur la croyance que le rêve est réel. Sinon, il n'y aurait pas de raison de changer quoi que ce soit. Shankara dit simplement que tout ce qui arrive est un rêve.

Surtout, ne faites rien pour transformer le rêve. Rappelez-vous simplement que c'est un rêve. Essayez par exemple, pendant trois semaines de vous rappeler continuellement que tout ce que vous faites n'est qu'un rêve. Au début, ce sera très difficile. Vous retomberez sans cesse dans votre ancien mode de penser. Vous recommencerez à croire que c'est la réalité. Il faudra vous secouer tout le temps pour ne pas oublier que "c'est un rêve".

Si vous parvenez à pratiquer cette méthode pendant trois semaines, continuellement, alors, au bout de la quatrième ou de la cinquième semaine, à chaque fois que vous rêverez, vous vous souviendrez soudain que "c'est un rêve".

Voilà une manière de prendre conscience de vos rêves. Si vous parvenez à vous rappeler, la nuit, quand vous rêvez, que ce n'est qu'un rêve, alors, pendant la journée, vous n'aurez aucun effort à vous rappeler que c'est aussi un rêve. Vous saurez.

Au début, quand vous pratiquerez cet exercice, vous ferez semblant, sur la simple foi que "c'est un rêve". Mais quand vous pourrez vous rappeler pendant que vous rêvez que "c'est un rêve", cela deviendra une réalité. Et quand vous vous lèverez, vous n'aurez plus l'impression d'émerger du sommeil. Vous aurez l'impression de passer d'un rêve à un autre. Alors cela deviendra une réalité. Et quand les vingt-quatre heures de la journée ne seront plus qu'un rêve, quand vous le sentirez et quand vous vous en souviendrez, vous serez au centre de vous-même. Alors, votre conscience sera doublement aiguisée.

Si vous sentez vos rêves en tant que rêves, vous commencez à sentir le rêveur –le sujet. Si vous prenez les rêves pour la réalité, vous ne pouvez pas sentir le sujet. Si le film devient réalité vous vous oubliez. Quand le film s'arrête, et que vous comprenez que ce n'était pas la réalité, la votre surgit, existe brusquement. Vous sentez votre réalité.

C'est une des méthodes indiennes les plus anciennes. Mais quand nous insistons sur le fait que le monde est irréel, nous ne voulons pas dire que cette maison, par exemple, n'existe pas, et que vous pouvez passer à travers les murs. Quand nous disons que cette maison est "irréelle", c'est une manière de faire, un instrument, un truc. Ce n'est pas un argument philosophique pour nier l'existence de la maison.


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